Alexander Oparin (1894-1980) est un Professeur en biochimie diplômé de l’Université de Moscou, connu en particulier pour ses travaux notables portant sur l’origine de la vie. Par ailleurs spécialiste des réactions enzymatiques, il a participé à l’application des procédés biochimiques à l’industrie.
Oparin s’est d’abord penché sur l’examen des différentes théories de la panspermie, sujet de réflexion ancien et d'abord proposé par le grec Anaxagoras, puis étoffé au fil des millénaires et des découvertes scientifiques, que nous avons illustré dans notre chapitre traitant l’approche plus moderne de Chandra-Wickramasinghe. Pour élaborer ses propres hypothèses, Oparin s’interroge sur les éléments qui précédaient la vie, présents notamment dans l’atmosphère, et dont la combinaisons complexe et séquentielle aurait permis l’apparition.
Il tente alors de retracer l’évolution de la matière, depuis l’identification de composés élémentaires pré-biotiques, leur combinaison complexe en une matière organique inanimée, puis la suite de réactions biochimiques aboutissant à des organismes vivants primitifs, aux propriétés fondamentalement différentes et gouvernée non plus seulement par les propriétés de ses atomes et l’arrangement de ses molécules, mais par des processus étranges et largement inexpliqués tels que la reproduction, la génomique, l’intelligence : avec l’avènement de la vie, la chimie seule ne permet plus d’expliquer le monde.
Il s’agit d’une transition, depuis un environnement favorable, c’est-à-dire une planète habitable, permettant la synthèse pré-biotique de molécules organiques, organisées en systèmes dynamiques dont les réactions chimiques les rendent capables d’autoréplication, d’autoassemblement, d’autocatalyse, jusqu’à l’apparition d’une membrane cellulaire, sous la forme d’une bicouche phospholipidique à peine différente d’une bulle de savon, qui encapsulera des macromolécules essentielles dont l’ARN et l’ADN. Ces dernières macromolécules trouveront leur place stratégique en rendant possible les mécanismes de l’hérédité, de la transmission des caractéristiques entre les générations, assorties de la variabilité entre les individus nécessaire à la sélection naturelle.
Oparin, s’appuyant notamment sur les travaux du biochimiste de Los Angeles Sidney W. Fox, propose que les éléments présents dans l’atmosphère à l’époque de l’origine de la vie ont pu former des « coacervats », gouttelettes microscopiques capables de croissance et de bourgeonnement au sein des océans primitifs.
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