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Gènes et compagnie

Recherche scientifique, génétique, réflexions autour de l'anthropocène


Dr Guillaume Jouret
Médecin spécialiste, Médecine Génétique


Anthropocène et biodiversité : journée Internationale de le Biodiversité

Publié par Guillaume JOURET sur 22 Mai 2022, 07:42am

Catégories : #Evolution, #Anthropocène

Journée Internationale de le Biodiversité

La biodiversité, ou diversité biologique, représente la variété et la variabilité de la vie sur Terre. La variété de la vie sur terre est une notion correspondant par exemple, en guise d’illustration plus que de définition, au nombre d’espèces au sein des grands règnes en biologie, les règnes étant notamment Animalia, Plantae, Fungi, Bacteria, Archaea, etc., décomposés finement d’après la taxonomie du fameux suédois Carl von Linné à travers un système d’entonnoir aboutissant à la description du genre puis de l’espèce.

Au sein de chaque espèce, les mécanismes de l’évolution impliquent des possibilités infinies de différences génétiques et phénotypiques entre chaque individu : c’est la variabilité. Ces deux notions sont regroupées sous la dénomination, si fondamentale et universalisée que les phénomènes de greenwashing (écoblanchiment en français, mais cela évoque plutôt une marque de lessive) lui ont parfois fait perdre son sens, de biodiversité. Et l’ONU a décidé de fêter la biodiversité chaque 22 mai.

La biodiversité, caractérisée par ces deux notions de variété et de variabilité, est donc un concept difficile à quantifier : si le nombre d’espèces est théoriquement extrapolable, et actuellement estimé à plus de dix millions, dont la large majorité n’a pas encore été identifiée et décrite, la variabilité génétique l’est moins : la quantité totale de paires de bases d’ADN sur terre est estimée à plus de 5x1037, dont la masse dépasse 50 milliards de tonnes (Nuwer et al., 2015). Et l’une n’est pas le reflet de l’autre : lorsqu’une espèce prolifère dans un environnement favorable pour elle, sa diversité génétique augmente, comme c’est le cas pour l’humain actuellement, mais son impact sur la variété des autres espèces peut être défavorable et responsable de l’extinction de certaines, phénomène auquel on assiste actuellement et largement décrit par les spécialistes de l’anthropocène.

Au contraire, mais dans une moindre mesure, de nouvelles espèces apparaissent massivement au sein même de ce nouvel environnement que représente cette espèce prolifique, en le colonisant, y proliférant et en y évoluant : on assiste alors à une augmentation locale de variété et de variabilité du microbiote et des microorganismes pathogènes ou non de cette espèce, parfois cependant soumises aux pressions antibiotiques ou antivirales, et parfois l’un d’eux peut survivre à son hôte et se propager, responsable d’une épidémie, d’une pandémie, et d’un éventuel goulot d’étranglement génétique chez l'hôte.

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